Avril 1977, le capitaine Ivan Lukan se voit confier une mission secrète en Europe de l’Ouest. Pour cette mission, il sera appuyé par deux autres appareils. Son escadron décolle à 6h00 avec pour objectif la Belgique. Les instructions lui seront communiquées en fonction de leur avancement.

À 6h43, la frontière belge est franchie. La radio annonce une arrivée sur objectif pour 7h00. La concentration est maximale dans les trois cockpits. Pour limiter la détection radar, les trois MIG volent en formation serrée et au plus près du relief. Pourtant, l’aviation belge, qui était restée en alerte, détecte leur présence. Cinq Mirages 5B décollent immédiatement et se dirigent vers leur position. Le contact entre les appareils a lieu à 6h51 au-dessus de la forêt de Balmoral.

L’aviation belge a pour ordre de stopper la course du capitaine et de ses hommes. Le champ dégagé, l’aviation belge effectue des tirs de sommation pour dissuader l’ennemi. Les trois MIG maintiennent leur cap. La seconde forêt en vue, l’ordre est donné d’abattre les appareils. Les avions sont verrouillés depuis déjà de nombreuses secondes, quand une explosion retentit. Un MIG a été touché, celui du capitaine. Un oiseau vient de passer dans son réacteur. Il le sait, il ne pourra pas atteindre son objectif. Le capitaine donne l’ordre à ses hommes de décrocher et de rentrer à la base. La mission est compromise. Les quatre Mirages belges escortent les MIG jusqu’à la frontière. Le dernier accompagne la descente de l’appareil du capitaine Lukan, impuissant.

Au sol, les troupes belges se déploient autour du point de chute estimé. Le moteur en flammes, l’avion continue sa descente et se rapproche dangereusement du sol. Juste avant de vouloir s’éjecter, le capitaine distingue une lueur vers le point d’impact de son appareil. Il s’agit d’une maison perdue au beau milieu de la forêt. Le capitaine refuse de s’éjecter et de sacrifier la vie d’innocents. Dans une ultime manœuvre, le capitaine cabre son appareil. Le train d’atterrissage s’enfonce dans la terre détrempée, les commandes se raidissent, la carlingue de l'appareil secoue le pilote de tout son corps. L'avion perd progressivement de la vitesse. Il s’immobilise finalement à quelques mètres de la maison. Ivan Lukan sort de son cockpit et fuit à travers la forêt.
Il sera capturé par les patrouilles qui s’étaient déployées dans les environs.

Depuis ce jour d’avril 1977, son avion est resté à l’orée de la forêt en attendant son démantèlement.