Il imagina donc un château, composé de nombreuses chambres et salles de bains, fit ériger une chapelle, et aménageât le parc du château avec plusieurs dépendances. Cette tradition de retrouvailles de la famille dans la campagne fonctionnait à merveille et tout le monde repartait du château avec des souvenirs inoubliables. Ces souvenirs étaient figés dans les albums photos de famille. Les générations se succédèrent et à l’été 93, c’est au tour du grand-père Louis Bocot de recevoir l’ensemble de sa famille et de ses petits-enfants.

Cet été s’annonce très doux dans cette campagne. Louis prend soin de recharger le stock de bois pour les fraiches soirées. Sa femme l’aide dans la préparation de la maison. Début juillet, tout le monde est au château. La détente et la bonne humeur sont au rendez-vous. Seule ombre au tableau idyllique, le comportement un peu étrange du mari de Sophie : Éric. Sophie, la dernière fille de Louis, remarque également ce changement de comportement. Éric semble parfois égaré, absent, et semble également pris de crise de somnambulisme chaque nuit. Chose étrange, cela ne lui est jamais arrivé. Bien que Sophie le questionne sur ces crises soudaines il ne semble pas se souvenir de quoi que ce soit et ne s’explique pas pourquoi il se réveille le matin dans le jardin… 

Le 14 juillet, toute la famille était partie admirer le feu d’artifice pour la célébration de la fête nationale. Après cette soirée, tout le monde parti se coucher en pensant à la journée du lendemain qui les attendant. Le grand-père Louis, quant à lui, s’est installé au coin du feu d’un des salons pour faire sa traditionnelle lecture avant de rejoindre sa femme pour dormir. Alors qu’il s’apprête à éteindre le feu et partir se coucher, il entend une porte claquer à l’étage. « Sûrement un courant d’air » pensa-t-il. Soudain, les deux chiens du château se mirent à aboyer dans le hall en direction de la porte d’entrée. Louis se saisit de son fusil et alluma les lumières du jardin.

 Là, une silhouette se tenait debout au milieu de la pelouse et ne semblait pas réagir à ses mises en garde. Le vieil homme, pris de panique, décida de tirer un coup de sommation. Le coup de feu partit et l’ensemble des lumières du jardin s’éteignent brusquement, les chiens cessèrent d’aboyer. Un silence glacial envahit la propriété. Effrayé, Louis parti se réfugier dans le château et verrouilla l’ensemble des portes. Il monta réveiller sa famille. Tout le monde est présent sauf Éric qui semble avoir disparu. Le grand-père envoya sa famille se réfugier dans la cave qui disposait d’un souterrain pour ressortir de l’autre côté des bois. Le grand-père resta caché dans la maison.

Après de longues minutes, la famille réfugiée dans la cave entendit plusieurs coups de feu retentir. Des bruits de pas se font entendre. Ils approchèrent lentement de la porte en bois de la cave. De l’autre côté de la porte une voix d’outre-tombe se fit entendre ; elle terrifia les occupants de la cave. La famille prit peur et fuit par le souterrain mais ne vit jamais le bout du tunnel, les seize membres de la famille ont disparu femmes, hommes et enfants … Le grand-père gît dans une mare de sang entouré de ses deux chiens. Ils restent à ce jour les seuls témoins de cette nuit tragique du 17 juillet 1993 au château des Bocot.