Le château Bacchus surplombe du haut de sa colline un petit village d'Aquitaine.

Après avoir quitté leur domaine parisien, La famille de Brignon, fit l’acquisition d’un domaine viticole dans le sud-ouest de la France. Louis Phillipe de Brignon souhaitait revenir dans sa région natale pour commercer.  

Il y installe donc sa famille dans un petit village non loin du domaine et entreprend sur l’exploitation d’importants travaux de modernisation et d’optimisation du domaine. Il souhaite que son vin soit le plus coté de la région. Son obsession, la destruction de la maison du Maître qui n’était pas à son gout et ne reflétait ni l’ambition qu’il avait, ni la le prestige qu’il souhaitait donner à son domaine. 

Il prit contact avec plusieurs entreprises locales pour effectuer les travaux de démolition. Toutes, refusèrent de se charger de la destruction de la maison, les raisons invoquées restaient floues...

Louis Philippe, commençait à s’impatienter et à s’agacer de cette situation. les travaux de modernisation du domaine avançaient, mais la maison restait debout et la famille devait reporter son arrivée sur l’exploitation.  

Plusieurs habitants du village suggéraient à la famille de ne pas modifier l’architecture de la maison au risque de voir leur vie changer. Pour Louis Phillipe de Brignon, cette idée était inenvisageable et, il était bien décidé à construire son château reflétant la richesse et la noblesse de son domaine. Il décida donc de mandater une entreprise parisienne qui procédera à la destruction de la maison en 1845 pour y construire un château de style néo-classique. 

Après 5 ans de travaux, le château est fin prêt pour accueillir la famille de Brignon. 

La famille s’y installe et leur nouvelle vie démarre. Lors des premières tout semble se dérouler pour le mieux : la famille passe de bons moments et les récoltes sont abondantes. Les affaires de la famille vont bon train et tout porte à croire qu'une nouvelle vie idéale les attends. 

Pourtant la vie à l’intérieur du château est bien loin de l’image que la famille renvoie. Les semaines passent et les disputes se multiplient. On raconte que les comportements des invités avaient tendance à changer une fois la porte du château franchie. Les enfants font très souvent des cauchemars et, chose encore plus étrange, des bruits de pas se font entendre la nuit dans les combles du château. 

La famille se met alors à fouiller minutieusement les combles sans pour autant parvenir à trouver l'origine de ses bruits. Les mois passent et les phénomènes étranges se poursuivent. Après les cauchemars à répétition, ce sont maintenant des traces de griffures qui apparaissent sur certains enfants. 

Nous sommes quelques semaines avant la mort troublante de Louis-Philippe de Brignon.  Un soir de tempête, alors que la cloche du château sonne encore, une silhouette sombre apparaît au seuil de la porte. La pluie et l’orage font rage au loin. La silhouette se fige, impassible sous la pluie battante. Louis-Philippe s’arme de son fusil et ouvre discrètement la porte. Il tombe nez-à-nez face à ce qui lui semble être un homme, vêtu d’une longue cape dont la capuche dissimule une partie de son visage. Le propriétaire lui demande la raison de sa présence. L'homme lui répond avec effroi. Il met le propriétaire et sa famille en garde et lui ordonne de quitter le château. Il explique que les travaux réalisés des années auparavant auraient réveillés les esprits qui hantaient la maison du Maître et que la famille court un grand danger. Un éclair vient frapper un arbre situé non loin du château et la silhouette disparaît aussitôt dans la nuit. 

Le lendemain aucune traces de pas n’étaient présente au sol et personne ne trouva d’explication rationnelle à cette apparition mystérieuse.

Au fil des années, la famille procéda à différents rites, visant à éloigner ce qui ressemble la ou les entités. Mais rien n’y fit.

Les phénomènes étranges et nocturnes se sont intensifiés à la reprise du domaine de Brignon par le fis, Henri, dans les années 1990. 

Toute la famille se sentait épiée en permanence. Des courant d’air venaient glacer les pièces où la famille était. Les rares invités ne souhaitent jamais rester très longtemps. Henri sentait bien que la ou les entités en avaient après sa famille et semblait déterminées à vouloir les faire quitter le château. Il décida de loger temporairement sa famille dans le village le temps de faire exorciser le château. 

Le rendez-vous pris, le prêtre arriva sur le domaine.

A cet instant les bruits semblent avoir disparu et il règne sur l’exploitation une ambiance très étrange le ciel se couvre rapidement et le vent se lève. La nature semble hostile à sa venue et les éléments semblent s’intensifier au fur et à mesure qu’il se rapproche du château.  

Une fois à l’intérieur, des craquements sourds se font entendre dans les étages supérieurs, des rires d’enfants accompagnent les bruits de pas. Certaines portes se mettent à claquer sans raisons.

Le prêtre commence alors son rituel d’exorcisme du château, mais après quelques minutes, il s’arrête brusquement et se fige. Henri qui était derrière lui attends quelques minutes avant de lui adresser la parole, voyant qu’il ne répond pas à ses sollicitations, il décide de faire le tour du prêtre pour vérifier son état et comprendre la raison de cette paralysie soudaine. 

Henri entend, ce qui ressemble à des chuchotements venant du prêtre, il s’approche pour mieux comprendre ce qu’il dit et c’est alors qu’il regarde son visage et remarque que le regard du prêtre Godefroy a changé. Ses yeux sont devenus noir. L’entité du château semble s’être emparé de l’homme d’église. Sa voix est devenue grave et sombre. L’homme semble répéter sans cesse la même phrase, en augmentant sensiblement son intonation à chaque fois. Dehors la pluie redouble d’intensité, tout comme l’orage. 

Le prêtre Godefroy continue de répéter sans arrêt les mêmes phrases, dans lesquelles, il ordonne à Henri de quitter les lieux et de ne jamais revenir. Cette voix commence à retentir dans toutes les pièces du château. Les bruits de pas résonnent maintenant dans les murs autours d’eux, toutes les portes du château, le bruit est assourdissant. 

Pris de panique, Henri de Brignon s’enfuit en tentant de prendre le prêtre avec lui mais n’y parvient pas. Il abandonna donc le père Godefroy dans le château et ne revint jamais, laissant tout ce qu’ils possédaient. Le corps du prêtre Godefroy ne fut jamais retrouvé.

Depuis ce jour, la famille habite le village non loin du domaine et n’est plus jamais retourné dans le château. 

Certains habitants du village racontent que certains soir de pleine lune, l’esprit du prêtre disparu reviendrait hanter le château...